jeudi 4 septembre 2014

Baywara

Une fois de plus, Wally se retrouve impliqué dans un projet exceptionnel, d’une très grande intelligence et d’une rare humanité. 

“Baywara”, c’est le titre d’un film documentaire tourné pendant près de cinq ans par le réalisateur Ben Strunin. On y découvre la vie et les chansons de Djalu Gurruwiwi, vénérable patriarche aborigène, chef de clan, guerrier redouté, guérisseur respecté mais surtout, mémoire d’un peuple entier et gardien spirituel des traditions entourant cet instrument si emblématique de l’Australie qu’est le Didjeridoo… ou plutôt le Yidaki car tel est son véritable nom. 

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Djalu Gurruwiwi,  photograpié par Søren Stolkaer,

Porteur d’une tradition orale et chantée vieille de 60 000 ans, Djalu aujourd’hui très âgé et malade est considéré comme le plus important des musiciens australiens vivants à ce jour. Pourtant, le vaste monde ne le connaît pas ou du moins pas assez. 

Le but du film “Baywara” est d’amplifier la voix et le message de Djalu, de transcender distances et frontières et de faire connaître à l’humanité entière cette culture opprimée, afin de la faire revivre et de transformer les mentalités et peut-être les gens…

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Djalu, décorant un Yidaki
Un projet idéaliste, sans doute, mais remarquable. Pendant cinq ans, le réalisateur a filmé Djalu parmi les siens mais aussi en Europe où il s’est rendu récemment pour faire découvrir son art à des audiences passionnées mais confidentielles. Mais c’est à Raragala Island, île minuscule localisée aux abords de l’extrême Nord australien que s’est terminé le tournage. 

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Également appelée “Le Trou dans le Mur” par les populations indigènes, cette île est la patrie spirituelle de Djalu et c’est d’ailleurs sur une note magique que doit se terminer le film, Djalu devant appeler sur lui Baywara, la Puissance de la Foudre, le totem du clan Galpu dont il est le leader et partager ses plus anciennes chansons, ses plus anciennes légendes avec des invités prestigieux autant que privilégiés. 

Parmi ces derniers, l’artiste contemporain Ghostpatrol, le photographe Søren Stolkaer, connu pour de superbes portraits d’Amy Winehouse, Pharell Williams ou Nick Cave… et justement Nick Cave qui assurera la voix-off sur ce documentaire, mais ausi l’écrivain Christos Tsiolkas, promu consultant sur le scénario, les artistes de rue Reka et Anthony Lister qui illustreront via de superbes animations la capacité de Djalu à se déplacer entre monde réel et monde spirituel. 

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et enfin, bien sûr, Wally. 

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Wally, photographié par Søren Stolkaer,
Djalu partagera avec lui ses histoires et ses chansons. Wally samplera le son du Yidaki et l’intègrera dans un morceau signé Gotye qui symbolisera le mariage des cultures anciennes et modernes. 

Pouvait-on rêver d’un meilleur porte-parole que cet australien d’adoption dont la chanson a été sur toutes les lèvres, dont le clip a été vu et revu par le monde entier et sur tous les supports pour relayer le message d’espoir et d’unité porté par Djalu ? Pouvait-on rêver d’un traitement plus inventif de cette musique intemporelle ? 

“Je trouve ça incroyable ! s’émerveille Wally dans ce clip, Djalu va m’emmener dans sa patrie sacrée “Le Trou dans le Mur”, un endroit extrêmement spécial pour lui et son clan. Je suis honoré et excité qu’il partage sa musique avec moi. Je ne suis pas un expert de la culture aborigène et je n’ai jamais travaillé avec le Didjeridoo préalablement mais je crois fermement que la musique peut transcender les langues et les frontières. J’espère donc qu’à travers cette collaboration, les gens seront plus nombreux à découvrir l’histoire ancienne de Djalu.”

Je ne saurais dire ensuite ce qui s’est passé sur cette île mais on a vu défiler sur Intenet plusieurs photos à la fois attendrissantes et intrigantes qui donnent à penser que Wally s’est parfaitement intégré au clan, 

 


et a pris part à une cérémonie des plus importantes puisqu’il s’est retrouvé peint une fois de plus notamment par les bons soins de Dopiya, l’épouse de Djalu. 

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Photo extraite du compte Twitter de Paul Daley @PPDaley
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Photo extraite du compte Twitter de Paul Daley @PPDaley
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Peut-être a-t-il été adopté par le clan comme l’a été le réalisateur du film ? 

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Ben Strunin et Djalu
En tout cas, je trouve cette nouvelle aventure absolument incroyable et sa finalité magnifique ! Je suis prête à parier que Wally a vécu quelque chose d’extraordinaire ! Une aventure humaine mais spirituelle aussi. C’est en tout cas ce que laisse entendre ce commentaire de Ghostpatrol sur Facebook : 

Wally et moi sommes complètement bouleversés par le temps passé à Ahmen Land avec Djalu et sa famille. Nous avons eu le sentiment d’être les bienvenus et d’être privilégiés de nous trouver là. Tant de choses à analyser et à partager. Nous nous sentions si chanceux. Les connexions que nous avons expérimentées à un niveau personnel sont bouleversantes et inoubliables. Il sera très difficile de partir dans quelques jours.”

J’espère vraiment que ce projet à la fois musical, culturel et spirituel verra le jour ! Il a fait l’objet d’une collecte de fonds aujourd’hui terminée et l’équipe n’a obtenu que 37% du montant escompté. Heureusement qu’il y a des gens impliqués dans le projets comme Ghostpatrol et Wally qui ont poussé l’enthousiasme jusqu’à apporter une contribution de 10 000 dollars australiens chacun !

Décidément, que ce soit par sa musique, sa personnalité, ses choix ou ses combats, ce garçon n’en finira jamais de susciter notre admiration !

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