samedi 28 janvier 2017

Sa version de Wuthering Heights.

Il est de notoriété publique que Wally est un très grand fan de Kate Bush mais à ma connaissance, il n'avait jamais encore osé s'attaquer publiquement à un de ses morceaux. Ce fut chose faite en décembre dernier lorsqu'il reprit son tube "Wuthering Heights" dans un piano bar de New York accompagné par le pianiste Joe McGinty (ex-Psychedelic Furs). Et le résultat est pour le moins... comment dire ? Surprenant ! Car il s'agit plus d'une imitation que d'une véritable reprise et quand on connaît le timbre haut perché de Kate Bush, on se dit que Wally ne maîtrise finalement pas si mal le falsetto ! Au risque même de se casser la voix ! En tout cas, cette vidéo prouve une fois de plus à quel point Wally ne se prend pas au sérieux et il est toujours extrêmement rafraichissant de le rappeler.



En attendant, place tout de même à la version signée Kate Bush à laquelle ce délire ne rendait pas totalement justice, soyons honnêtes !






lundi 9 janvier 2017

La vie est une farce !

Courant octobre 2016, ceux qui se donnent la peine de suivre assidûment l'actualité de Wally ont commencé à entendre parler de l'Ondioline Orchestra un ensemble musical voué à préserver l'héritage culturel de Georges Jenny, inventeur (français, s'il vous plaît !) d'un drôle d'instrument de musique électronique appelé l'Ondioline. 

L'orchestre était composé de musiciens variés tel que Rob Schwimmer, Joe Ginty, divers membres du groupe Zammuto, et bien sûr, Wally lui-même !


Leur concert, prévu à New York le 22 novembre 2016 devait être un hommage au musicien français Jean-Jacques Perrey, pionnier de la musique électronique en France. Tellement pionner que je dois avouer, à ma très grande confusion, que son nom m'était totalement inconnu. Cependant, ce morceau n'était pas sans me dire quelque chose :


Et c'est en écoutant la passionnantes interview que Wally a donnée le 2 novembre 2016 au journaliste Irwin Chusid de la radio new-yorkaise WFMU que j'ai découvert, non seulement que le travail de "Mr Ondioline" ainsi qu'on appelait aussi Jean-Jacques Perrey ne m'était pas totalement inconnu et que cet homme était également très cher au cœur de Wally.

© Cybele Malinowski
Quel enthousiasme de la part de Wally ! Quel bonheur de l'entendre évoquer la culture française avec tant de passion ! Grâce à cette émission, j'ai pu découvrir, toute française que je suis, que l'Ondioline était partout, de la musique du film-culte La Vache et le Prisonnier à cette chanson que Wally adore depuis longtemps ! 


J'ai même découvert, au fil des interviews et de mes recherches que Jean-Jacques Perrey était le compositeur de la musique de cet interlude qui avait le don de m'enchanter lorsque j'étais petite : 


La vie est quand même extraordinaire ! N'est-il pas incroyable de découvrir que lorsqu'on était enfant, on appréciait le travail d'un musicien sans trop savoir qui il était puis de devenir, quarante ans plus tard, fan d'un autre musicien qui vous fait littéralement voyager dans le temps en exhumant ces souvenirs ? Wally qui n'était pas né à l'époque me fait découvrir les œuvres d'un pionnier de la musique électronique française que je connaissais pourtant vaguement quand j'étais moi-même une toute petite fille. A croire que j'étais vouée à devenir fan de cet être qui n'existait même pas, alors ! Si ce n'est pas le destin, ça, dites-moi ce que c'est !
Ou alors, plus simplement, mes goûts musicaux ont toujours été parfaitement cohérents ! 

La vie est extraordinaire, oui... Mais elle peut être aussi terriblement cruelle ! Car pas plus tard que le 5 novembre, nous eûmes la stupéfaction d'apprendre le décès de Jean-Jacques Perrey, des suites d'un cancer foudroyant ! Le jour-même, Wally lui rendait hommage dans un très long et très émouvant statut sur Facebook, assorti de cette adorable photo :

Bonjour, mes amis

Je sais qu’il y a longtemps que je ne vous ai écrit aussi longuement. J’en suis désolé. Aujourd’hui, malheureusement, c’est parce que les nouvelles sont mauvaises.

Nous avons perdu une longue liste d’êtres lumineux, cette année mais le plus triste, pour moi, est le décès récent de Jean-Jacques Perrey, un visionnaire de la musique pop alternative, pionnier des techniques de samples sauvagement rythmés et unique virtuose de ce rare instrument de musique électronique qu’est l’Ondioline.

Je ressens douloureusement le départ de Jean-Jacques car, durant ces deux dernières années, j’ai eu l’honneur de rencontrer l’homme et de passer plusieurs jours merveilleux en Suisse chez lui, à parler musique, en apprendre plus sur sa virtuosité à jouer de l’Ondioline et à voir son sourire malicieux et l’éclat de ses yeux que l’on peut percevoir dans sa musique.

J’ai entendu pour la première fois la musique de Jean-Jacques quand mon ami et collaborateur Franc Tetaz m’a fait découvrir le classique de Perrey et Kingsley The In Sound From Way Out  en 2005. Les sonorités hautement inhabituelles et étrangement drôles m’ont immédiatement fait dresser l’oreille mais il y avait une complexité dans les sons et les arrangements ainsi qu’une sensibilité dans la prestation qui donnaient à la musique une profondeur allant bien au-delà de ce que certains appelle la « nouveauté ».  Je suis tombé amoureux et quand, quelques semaines plus tard à peine, j’ai eu la chance de tomber sur une vraie malle au trésor contenant des albums de Perrey et Kingsley et des albums solo de Jean-Jacques Perrey dans un magasin à Mentone, j’ai commencé à m’imprégner de la richesse de cette merveilleuse musique que produisait cet homme dans les années 60.

Si vous n’êtes pas familiarisé avec le travail de Jean-Jacques durant cette période, j’ai réalisé une petite sélection sur Spotify :

https://play.spotify.com/…/…/playlist/5B3epg5vzUpsemR4CH0wkv

Au cours des dernières années, j'ai exploré plus en profondeur l'histoire de Jean-Jacques, recherchant des enregistrements précoces et rares, et m'émerveillant des aspects féériques de sa vie richement détaillés dans le livre écrit par sa  biographe et collaboratrice Dana Countryman, Passport to the Future.

Quand l’idée d’un album explorant les instruments de musiques rares et les procédés de production du vingtième siècle, Forgotten Futures (futurs oubliés) a commencé à émerger en moi, la première chose que j’ai créée fut un morceau pour Jean-Jacques. Ses techniques artisanales, reconnaissables entre toutes, de manipulation de sons enregistrés replacés dans des séquences rythmiques et mélodieuses, la construction d’arrangements autour de ses sons qui, eux-mêmes, annoncent d’autres périodes d’expression musicales sont une source d’inspiration immense pour l’intersection entre temps et textures avec laquelle j’aime jouer.

Il y a quelques années, j’ai envoyé une démo de mon morceau à Jean-Jacques et, pour mon plus grand plaisir, sa fille Patrica et lui m’ont répondu de manière très positive et m’ont invité à leur rendre visite en Suisse. J’y fus quelques semaines plus tard à peine.

A partir de ce moment, j’eus la chance de découvrir qu’un de mes grands héros musicaux s’avérait être le plus chaleureux et généreux des êtres humains. J’ai eu l’impression d’avoir rencontré mon grand-père spirituel. Resté un fan obsessionnel, j’ai été également épaté de découvrir de riches et rares enregistrements jamais publiés que Jean-Jacques et Patricia ont sorti de leurs archives et dans lesquels figurait ce petit instrument  bien spécial qui avait consumé JJ dès le début de sa vie musicale : l’Ondioline. Je me suis senti investi du devoir de partager ce brillant et ancien travail avec le monde entier, tant il me paraissait fort, si ce n’est plus fort que le travail pour lequel Jean-Jacques est connu et reconnu, et durant les dernières années, cela a été un projet passionnant pour moi que de collecter des enregistrements expérimentaux, des bobines de démos et autres artefacts uniques en leur genre, les retranscrire en préservant le plus de détails possibles puis faire soigneusement restaurer ces enregistrements.
Ce faisant, j’ai été amené à découvrir un certain nombre de morceaux de musique de Jean-Jacques et je peux honnêtement dire qu’ils comptent parmi les choses les plus remuantes et belles que j’aie jamais entendues.

Jean-Jacques aurait dû faire le voyage jusqu’à New York dans quelques semaines pour assister à un hommage que je produis avec un nouvel ensemble musical appelé Ondioline Orchestra. J’avais espéré remettre entre ses mains à ce moment-là une copie de la compilation de raretés jouées à l’Ondioline que j’ai produites.

Pour l’instant, en hommage à ce grand musicien, ce producteur inventif et ce bon vivant inspirant dont l’esprit s’est envolé vers le cosmos, voici une version rare encore non réalisé d’un d’une de ses mélodies triomphantes, Pioneers of the Stars.

http://jean-jacquesperrey.bandcamp.com/

J’envisage de continuer et de célébrer la musique incroyable de Jean-Jacques avec le concert de l’Ondioline Orchestra le 22 novembre à New York. Si vous êtes dans la ville, s’il vous plaît, venez et faites la fête avec nous, ce sera une nuit spéciale : un concert très intime où figureront deux Ondiolines totalement restaurées, peut-être la première prestation depuis les années 50 où deux exemplaires totalement fonctionels de ces instruments chanteront ensemble dans la même salle.

http://natsaw.co/jeanjacquesperry

Je sais que Jean-Jacques était excité par la reconnaissance récente de son travail et le fait que les gens entendraient finalement quelques-unes de ces trésors non encore découverts. J’espère que vous pourrez prendre le temps d’écouter  et d’entendre son esprit musical unique. Son travail m’inspire quotidiennement.

Pour cela, tout ce que je peux dire, c’est merci.

X
Wally

Tout aussi émouvante fut la deuxième interview de Wally par Irwin Chusid sur WFMU, audible ici au cours de laquelle il a annoncé la création du label Forgotten Futures qui lui permettra d'éditer tous ces titres introuvables de Jean-Jacques Perrey.

Émouvant aussi, le faire-part de décès de ce dernier, comportant une mention pour notre cher Gotye.

Nous n'avons visiblement pas fini d'entendre parler de cette belle rencontre. La preuve : une compilation intitulée Jean-Jacques Perrey et son Ondioline  devrait paraître sous peu via le label Forgotten Futures et être disponible en CD, vinyles et version digitale mais aussi en nombre limité alors à vos clics dès que possible !  https://jean-jacquesperrey.bandcamp.com/