dimanche 23 juillet 2017

Un pur musicien.

Un article passionnant et très long signé Cameron Adams etst paru cette semaine sur le site www.news.com.au. On y apprend que le clip vidéo de Somebody That I Used To Know a beau avoir été visionné près de 930 millions de fois sur YouTube cela n’a pas forcément enrichi Wally contrairement à ce que l’on pourrait être tenté de croire. Pourquoi ?


A cause de choix étonnants de Wally lui-même : il a refusé l’affichage de publicités et de pop-ups sur sa chaîne YouTube, refusé également plusieurs offres lucratives d’utilisation de sa musique dans des campagnes de publicités tout en acceptant à plusieurs reprises que des étudiants s’en servent gratuitement pour leurs propres productions. Plutôt audacieux, à une époque où les disques se vendent mal et où le téléchargement et streaming ne rapporte pas tant que ça. Une pureté qui lui coûte cher ! Il serait ainsi passé à côté d’environ cinq millions de dollars de royalties ! »
« Vendre ma musique ne m’intéresse pas. argumente Wally, C’est la raison pour laquelle il n’y a pas de publicités sur ma chaîne YouTube, ce qui semble étrange pour les gens dans le contexte actuel mais c’est une décision que l’on peut prendre. Je suis comme ça avec toute ma musique. En général, je ne veux pas synchroniser ma musique avec des produits ou des publicités.»
« Les publicités attirent votre attention où que vous soyez dans le monde. Si vous pouvez faire quelque chose qui vous plaît et plaît à d’autres et le protéger de ce monde où tout semble se résumer à : « Eh, achetez ce truc ! », c’est une bonne chose. »
« Synchroniser ma musique avec des projets créatifs télévisuels ou cinématographiques ne me dérange pas. J’ai bâti mes propres règles. Si un étudiant veut utiliser ma musique pour son film, je dis oui, du moment qu’il n’y a pas d’argent en jeu. Si quelqu’un veut utiliser ma musique à des fins commerciales, je vérifie le budget et la créativité du projet. »

Intègre, plus préoccupé par la musique et l’art que par les feux de la rampe, Wally est absent du devant de la scène depuis le succès planétaire de Somebody That I Used To Know. Un choix mal compris par l’ensemble du public et qui l’expose à de nombreuses railleries notamment sur les réseaux sociaux. L’article expose la réaction plutôt virulente de son compère Kris Schroeder à ce phénomène : 
« Quand je voix des gens écrire « Où est Wally ? » (NDLR : l’équivalent anglais de notre « Où est Charlie ? ») ou le fameux  « now he’s just somebody that we used to know » je pense tout simplement « Vous ne savez donc pas utiliser Google, bande d’idiots ? Le temps passé à rédiger ce tweet stupide aurait pu être utilisé à faire une recherche sur Google et peut-être à découvrir un peu de la superbe musique qu’il a produite dernièrement. C’est sans doute trop fatigant ! Vous n’êtes pas les premiers à faire cette blague alors fermez-là !   

(® Cybele Malinowski
« C’est mon ami. Je suis fatigué des gens qui le prennent juste pour un sujet de plaisanterie. Quand Radiohead reste silencieux pendant plusieurs années, personne ne les croit disparus pour autant ! Il a toujours mis du temps à réaliser ses albums. J’essaie juste de soutenir Wal. Il a beaucoup de force intérieure mais je sais que ça doit lui faire du mal. «

L’article rappelle aussi que Wally s’est à présent installé à Brooklyn. Voici ce qu’il dit de son nouvel environnement :
« Il y a une chose agréable à New York ou personne ne se prend la tête. Je ne saurais dire si les gens me reconnaissent ou pas et si c’est le cas, ils sont très cool avec ça et ne le mentionnent pas. J’ai ressenti la différence quand je suis revenu en Australie à Noël dernier pour une tournée avec les Basics. Quand j’entrais dans un café ou un restaurant, il y avait toujours quelqu’un pour me dire quelque chose de gentil ou vouloir discuter un peu. Je me sens beaucoup plus anonyme ici, à New York, ce qui est agréable. Mais l’autre jour, quelqu’un m’a abordé, s’est présenté en grand fan et m’a dit : « S’il te plaît, viens boire un verre de vin avec nous. », ce qui était très sympa. C’est agréable de bien s’entendre et de vivre sa vie. »
Très complet, l’article explique qu’après la tournée pour l’album Making Mirrors, Wally a passé du temps avec les Basics, toit pour des enregistrements, soit pour des concerts. 

« - Tim et Wally sont pour moi ce qui se rapproche le plus d’une famille. assure Kris, Les gens connaissent Gotye et ils adorent mais c’est à la fois une bénédiction et une malédiction pour les Basics. Cela draine beaucoup de public vers nous. Certains pourraient dire « Oh, du rock’n roll ? Qu’est-ce que c’est que ça ? » puis partir. Et en même temps, des gens qui pourraient aimer le rock sont susceptibles de dire : « Oh, Gotye fait partie de ce groupe. Ce n’est pas ma tasse de thé. » donc ils n’y prêtent pas attention alors qu’ils pourraient aimer. Il y a une sorte de déconnexion dans ces tentatives de faire comprendre qui nous sommes. Mais quand je vois Wally jouer de la batterie et chanter – pour moi, c’est lui ! Le côté Gotye est une facette différente de lui. Tout ça reçoit beaucoup de considération et a pris du temps à être créé mais quand il est à la batterie, il se lâche vraiment ! C’est si spontané ! Il n’a aucune occasion de se demander « Oh, est-ce que c’est bon ? » ce qui est son monologue intérieur permanent. Ayant passé du temps en groupe avec lui, je connais sa trajectoire, ses doutes. C’est un perfectionniste. Toutes ses tentatives et tous ses objectifs en font un génie. Il veut être le meilleur. Mais il y a un côté de lui, quand vous le voyez derrière les batteries et un micro, où son talent brut se révèle. »


Je me permets ici un petit aparté pour regretter que Kris se sente une fois encore obligé de mettre en concurrence les deux facettes du talent de Wally et qu'il semble un peu déconsidérer son travail en solo. Dommage aussi qu'il n'évoque pas les fans qui ont découvert les Basics grâce à Gotye et qui auront pu aussi apprécier ce groupe. Il est tout a fait possible d'aimer à la fois le bon rock du trio et les sons alternatifs que Wally explore en tant que Gotye. Cela n'a rien d'incompatible. 
Mais revenons à l'article très complet qui mentionne également le projet Westwind dont un troisième trailer, toujours aussi émouvant, circule actuellement sur Internet


Durant le voyage, Wally a, comme à son habitude enregistré des son afin de les enregistrer et de les intégrer à sa musique. « Je suis un amoureux enragé de la musique, toujours à la recherche de nouvelles choses que je n’ai encore jamais entendues ou qui m’offrent une nouvelle perspective sur des choses que je pensais familières » affirme-t-il dans le film. 

L’occasion pour Cameron Adams de revenir sur cette histoire de plagiat et de rétablir quelques vérités en précisant, et une bonne fois pour toutes, que Wally avait offert 50% des royalties de Somebody That I Used To Know aux ayants droit de Luiz Bonfà AVANT MEME QUE LA CHANSON NE SOIT SORTIE. Des rumeurs faisaient pourtant état d’une action judiciaire entamée par le domaine suite au succès phénoménal de ce titre

« Il n’y a jamais eu de poursuites. clarifie Wally, A un moment, j’aurais pu envisager d’aller devant un tribunal mais je ne voulais pas perdre du temps de ma vie à faire ça. Le travail incroyable réalisé par mes managers m’a protégé de diverses demandes très étendues de pourcentages relatives à mes compositions. A la fin, j’ai trouvé plus sage de me préoccuper davantage de créativité plutôt que d’argent, d’avocats et de cours. Vous ne voulez pas vous retrouver dans des endroits qui vous vident de votre énergie »
« Autrefois, je n’étais pas du genre à mettre les points sur les I et les barres sur les T mais quand quelque chose vous permet de vous faire de l’argent, il y toujours des gens dans le coin qui veulent leur part du gâteau. »
« Le succès du dernier album rend tous les projets possibles, pour moi. C’est son meilleur côté. C’est une des choses pour lesquelles je suis le plus reconnaissant, en particulier du succès de cette chanson.»
L’article revient aussi sur le soutien de Wally au MESS, la création des labels Spirit Level et Forgotten Futures, la compilation consacrée à Jean-Jacques, Perrey, bien sûr, ainsi que les concerts hommages de novembre et mai dernier.
« J’ai hâte de faire connaître une grande partie de sa musique inconnue ou inédite. »  dit Wally.

Ses recherches sur les pionniers de la musique électronique et leurs instruments méconnus vont assurément influencer l’album sur lequel il est en train de travailler.
« Je suis un bourreau de travail. J’essaie de tout mettre en ordre. Je sais qu’il y a des fans qui adoreraient entendre de la musique nouvelle. Parfois, j’aimerais être plus prolifique et terminer des choses dont j’étais fier et les proposer plus régulièrement mais c’est comme ça
« A un certain point, je réalise : « OK, ça, c’est un enregistrement ! » ou bien « ça devient le projet que j’ai tenté de réaliser » et ça prend le temps que ça prend. C’est comme ça que j’ai toujours travaillé
« J’essaie de faire beaucoup de choses. Quel que soit l’album de Gotye que j’aie sorti dans le passé, j’ai terminé la musique, la couverture mais tous les autres composants comme les clips et les documentaires auraient pu être complétés pendant que je sortais la musique. Je veux un gros bloc de tout ça finalisé avant que je sorte quoi que ce soit. Je suis plus ambitieux que je l’ai jamais été auparavant ce qui signifie que tout ça prend beaucoup de temps

Kris qui a eu la chance d'entendre un peu du travail de son ami (le veinard !) nous en dit davantage et peut-être plus que Wally ne voudrait révéler :
« Il y avait un bon morceau. Je crois qu’il s’appelait Circling et il était vraiment génial ! Ça pourrait être un grand succès. Il a cette signature bizarre. J’espère vraiment qu’il (NDLR : Wally) va y arriver ! Il a eu cette énorme chanson mais il a été en quelque sorte ignoré après ça par une grande partie des média. C’est un peu comme les Basics : nous essayons de sortir un tube et nous n’y arrivons pas. Il a sorti une chanson qui a presque un milliard de vues sur YouTube et il ne pourrait même pas trouver une station de radio pour diffuser un autre titre ? Je n’arrive tout simplement pas à comprendre ça ! »

Mais Wally lui-même n’est pas sur de la tournure que prendra son album. On sait cependant qu’il y aura des featurings vocaux ou musicaux, des samples et bien sûr de l’Ondioline comme nous le disions dans l’article précédent de ce blog. L’album sortira forcément en streaming aussi et Wally devra certainement envisager autrement la question des royalties. 

« J’ai trempé là-dedans à divers moment afin d’écouter de la musique. Je pense que je dois y être plus attentif pour le prochain album. Il y a beaucoup à apprendre. Le paysage musical a totalement changé depuis la sortie de
Somebody. J’ai toujours eu un esprit indépendant, avec l’ensemble des marchés conclus avec les principaux labels. J’ai été capable de rester indépendant et de travailler selon mon propre rythme. Il sera intéressant de voir ce que ça donne avec le streaming.»

Et la pression, dans tout ça ?

« D’ordinaire, la pression la plus intense est intérieure. Ces jours-ci, vous pouvez décrire quelle serait la chronologie commerciale idéale pour sortir un single ou un album après avoir connu un certain succès. Je me sais incapable de faire de la bonne musique quand je travaille sur ce calendrier. Et ce calendrier est devenu hyper-rapide.»
« Il y a une impression générale selon laquelle la quantité l’emporte sur la qualité. Il est difficile de résister à cette impression de devoir juste sortir quelque chose. Peut-être ne s’agit-il même pas de musique. Peut-être s’agit-il juste d’apparaître sur les réseaux sociaux et de faire des trucs plus régulièrement juste pour exister.»
« A l’inverse, les gens éprouvent vite une sorte de lassitude, de nos jours alors c’est peut-être bien d’être un peu comme une sorte de vieil ami que vous n’avez pas vu depuis longtemps et lorsque vous le revoyez, c’est joyeux parce que vous ne l’avez pas vu depuis longtemps. Il y a de nouveaux sujets à discuter, vous n’avez pas suivi son actualité sur Facebook tous les jours pendant des années et vous ne savez pas ce qu’il a fait pendant tout ce temps. ». 

Une conclusion qui vaut pour les auditeurs qui ne suivent peut-être pas le parcours de Wally avec une grande régularité. Mais les véritables fans qui s'intéressent à tout ce qu'il a pu proposer pendant ces dernières années savent à quel point son parcours a pu être intéressant et attendent patiemment sa nouvelle production. En tout cas, quel personnage étonnant !

vendredi 14 juillet 2017

Nouvelle interview.

Ce 11 juillet, Wally a donné une interview sur la station Red Bull Radio dans l'émission Peak Time. Pour les anglophones, le lien est ici mais attention : il n'est disponible que 28 jours à compter de la diffusion de l'émission.

Pour les autres, l'interview a porté une fois de plus sur l'amitié de Wally et de Jean-Jacques Perrey, la découverte de l'Ondioline, la création du label Forgotten Futures et la compilation Jean-Jacques Perrey et son Ondioline.

Photo publiée sur le compte Twitter de @PeakTimeRadio
Wally a notamment laissé entendre que la démo qu'il a composée en hommage à Jean-Jacques Perrey et qu'il lui a envoyée (permettant ainsi qu'ils se rencontrent et deviennent amis) figurera peut-être sur le prochain album de Gotye. Et même si ce n'est pas le cas, il y aura forcément de l'Ondioline sur cet album  Un instrument trop longtemps absent de la scène, selon Wally. Un instrument élégant et même sensible dont il parle avec une grande tendresse, comme s'il s'agissait d'être vivants dont il serait le dernier protecteur. L'Ondioline est indéniablement devenue son modèle de synthétiseur préféré. Il avoue aujourd'hui en posséder dix dont cinq restaurées, ce qui est assez inattendu étant données les difficultés qu'il a rencontrées pour en trouver ne serait-ce qu'une au départ et ce malgré des recherches assidues dans plusieurs pays dont la France. Aujourd'hui, il se sent prêt à en donner une au MESS, ce musée de Melbourne exposant des instruments anciens dont les visiteurs peuvent éventuellement se servir.

En des mots vibrants, il exprime aussi son affection pour le talentueux pionnier français aujourd'hui disparu. Il revient sur leur amitié, leurs longues discussions et sur le concert hommage de novembre dernier auquel M Perrey avait décidé d'assister malgré son horreur des voyages en avion. Malheureusement, la maladie en a décidé autrement. Mais Wally qui n'a pourtant pas l'habitude d'étaler ce en quoi il croit ou pas pense cependant avoir perçu sa présence durant ce concert. Une expérience extraordinaire qui a rendu cette séparation plus douce-amère que triste, selon lui.

En un mot des confidences touchantes (et rendues plus touchantes encore par le fait que Wally, visiblement très enrhumé, s'y exprime avec une voix souvent cassée et renifle beaucoup) entrecoupée d'anecdotes amusantes et de morceaux joués par Jean-Jacques Perrey. L'ensemble vaut vraiment la peine d'être écouté !

samedi 8 juillet 2017

D'excellentes nouvelles de Westwind.

Depuis un moment, déjà, on n'entendait plus parler du projet Westwind initialement intitulé Baywara et on était en droit de se demander si ce documentaire si prometteur serait un jour finalisé. Aussi, c'est avec la plus grande joie que nous avons appris qu'il serait diffusé en première mondiale au Melbourne International Film Festival (MIFF) qui se déroulera entre le 3 et le 20 août prochain.

C'est une très bonne chose d'apprendre que le film a enfin vu le jour et qu'il bénéficie d'une si avantageuse promotion. On est impatient de savoir comment il sera accueilli et surtout de le voir, peut-être, sur nos propres écrans. En attendant, en voici la nouvelle bande-annonce.